L’artiste-peintre Richard Gautier vient d’offrir une sculpture de Baptiste Baujault au musée Bernard d’Agesci. Il s’agit d’une œuvre de jeunesse du sculpteur qui a rejoint les réserves lapidaires après restauration. Une copie a été replacée à son emplacement initial, visible de l’espace public, à l’angle des rues Saint-Jean et du Petit Banc.
Cette œuvre avait été initialement installée à l’angle de ces deux rues proches de la mairie par l’artiste avant son départ pour Paris en 1849. Elle a été retirée de son emplacement en novembre 2019, pour raison de sécurité.
Le propriétaire (Richard Gautier) souhaitait initialement la faire restaurer pour la remettre en place. Mais après plusieurs échanges avec des restaurateurs, la décision a été prise de réaliser une copie. Le propriétaire a confié cette tâche à Sylvain Raud compagnon sculpteur de Saint-Jean- d’Angély.
La copie a été installée dans la niche de la façade de la maison (ancien emplacement) le 2 novembre 2021 et l’original a intégré les réserves lapidaires du musée Bernard d’Agesci le 8 novembre 2021.
Apprenti chaudronnier
Cette sculpturede Baptiste Baujault est identifiée comme l’une des premières œuvres de jeunesse du sculpteur. Elle ornait l’angle de la maison (ancienne chaudronnerie bâtie en 1840) où vivait le chaudronnier Monteil, chez lequel l’artiste fut en apprentissage avant 1849.
Elle représente une Vierge à l’Enfant sous un dais néo-gothique, tenant sur sa paume gauche l’Enfant nu portant un globe. Elle est vêtue d’un manteau et d’une robe avec des plis réguliers. Ses cheveux sont coiffés en nattes, repliées sur ses oreilles, recouverts d’un voile. Elle apporte protection au pèlerin en lien avec le chemin compostellan ; elle est également un symbole maternel.
Actuellement, le musée Bernard d’Agesci conserve 17 œuvres sculptées de l’artiste Baptiste Baujault, identifié comme artiste issu du territoire deux-sévrien.
L’œuvre du sculpteur
Né à La Crèche le 19 avril 1828 et décédé dans la même ville le 27 novembre 1899, il commence par être apprenti chez un chaudronnier à Niort (sur le site de localisation de l’œuvre avant 2020). Son don pour le dessin et la sculpture lui permet d’obtenir une bourse du Conseil général des Deux-Sèvres. Il entre à l’Ecole des Beaux-arts de Paris en 1852, il débute au Salon de 1859 et y expose régulièrement jusqu’en 1896.
Il réalise plusieurs portraits en marbre, plâtre ou terre cuite : Bujault, Meyerbeer, T. de La Turmelière, Tusseau, Ayrault, Antonin Proust, … Il est l’auteur de statues allégoriques : Le Premier miroir, Au Gui l’An neuf (marbre au musée d’Orsay exposée pendant plus d’un siècle dans le Jardin des Tuileries), Le Rêve, Jeune fille entendant un premier chant d’amour.
Sa carrière se déroule essentiellement à Paris mais il a réalisé de nombreuses œuvres représentant des personnages des Deux-Sèvres. Pour exemple les monuments : le Colonel Denfert-Rochereau à Saint-Maixent, Amable Ricard à Niort ou Jacques Bujault à Sainte-Blandine.
Légende photo couverture : La copie de l’œuvre originale, visible de l’espace public, a été installée à l’angle de la rue Saint-Jean et de la rue du Petit-Banc dans le centre-ville à Niort.