Depuis sept ans, elle est l’élue référente à la culture de la ville de Niort. Portrait de Christelle Chassagne, également élue régionale Nouvelle-Aquitaine.
Christelle Chassagne fut la première à avoir répondu à notre sollicitation. Pour ce rendez-vous fixé près de la place de la Brèche, l’élue à la Culture profite de cet entretien pour s’accorder en même temps une trêve au creux de ses journées bien remplies. Rouge aux lèvres, cheveux longs détachés et talons hauts, Christelle Chassagne cultive un certain goût pour l’élégance et le raffinement.
L’audacieuse
La conversation s’ouvre sur sa carrière professionnelle. C’est à Bourges, d’où elle est originaire, qu’elle met un premier pied dans le monde de l’entreprise après un BTS international. Elle découvre ensuite la capitale et intègre le très prestigieux groupe LVMH au sein de la photothèque de Dior. C’est là qu’elle se découvre une passion pour la photographie. Mais jamais son œil ne sera assez éduqué pour passer derrière l’objectif. Elle préfère rester spectatrice et admirer. « Quand on est en charge de la culture on est beaucoup dans la représentation. Je suis sur toutes les rencontres photos, j’assiste à beaucoup de concerts », indique la quadragénaire qui occupe ce poste depuis le premier mandat du maire Jérôme Baloge, en 2014.
Sa carrière est un véritable kaléidoscope. Christelle Chassagne saisit les opportunités et ne se cloisonne pas. En 2011, avec sa petite tribu de trois enfants, elle pose ses valises durant quatre année en Tunisie. Elle est rédactrice en chef de Bref Médias et assiste, aux premières loges, au Printemps arabe. « Nous avons observé la montée du salafisme. En janvier nos bureaux ont brûlé. En août nous sommes tous rentrés », retrace-t-elle.
Son mari d’alors travaillant à la Macif est muté à Niort. La jeune dame qui sait s’adapter quitte alors son job et le suit.
Le désir de s’engager
Son expérience arabe l’a faite changer. « Quand j’ai vu ce pays se retourner je me suis interrogée sur ce que moi je pouvais faire pour ma ville », se souvient-elle lors de son arrivée à Niort. A l’époque, Christelle n’est pas du tout imprégnée de politique, mais elle décide de s’y intéresser. Son audace, couplée à cette volonté d’apporter sa pierre à l’édifice de la cité, l’ont conduite vers l’autel de la politique.
Jérôme Baloge est à l’époque dans l’opposition mais elle n’hésite pas à lui envoyer un message privé sur tweeter lui expliquant son envie d’agir. « Nous avons pris un café ensemble et j’ai intégré son groupe », sourit-elle gracieusement. En 2014, l’équipe accède à la mairie et un an plus tard, Christelle Chassagne est élue à la Région.
Cette novice en politique trouve très rapidement ses marques. Elle sait affronter les défis qui l’attendent. La baisse des dotations de l’Etat en 2014 et le Covid en 2020, n’entachent pas sa volonté de faire vivre la culture à Niort. « Nous avons un vivier extraordinaire ici. Ma vision était acceptée. J’’avais la confiance du maire sur cette délégation. j’ai donc accepté de continuer pour ce nouveau mandat ».
Malgré la crise sanitaire, Christelle Chassagne a travaillé d’arrache pieds pour maintenir un agenda culturel digne de ce nom au cours de l’année 2020. Si les Jeudis niortais n’ont pas lieu, d’autres rendez-vous sympathiques ont pu fédérer les habitants. On pense évidemment aux apéros du mardi aux Halles au cours de l’été 2020. Mais pas que.
Cette figure politique a de nombreux projets en tête. La politique est une belle expérience mais elle ne veut pas oublier la femme active qui sommeille aussi en elle. « Je n’ai pas envie de courir après les mandats pour exister », assure-t-elle. Après ce mandat, elle n’exclut pas de retrouver le chemin de l’entreprise. « J’ai 48 ans et pour une femme c’est tard. »