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Un hommage au colonel Moine, directeur du SDIS 79, décédé samedi 18 juin

Une cérémonie d’hommage en l’honneur du Colonel hors-classe Pascal Moine s’est tenue ce vendredi soir à 19h à la direction départementale à Chauray. Voici les discours de la préfète des Deux-Sèvres et de la présidente du Conseil départemental.

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La cérémonie s’est déroulée vendredi soir, dans l’enceinte du SDIS 79. Photo M. Grollier – SDIS 79

Discours de Madame Emmanuelle Dubée, préfète des Deux-Sèvres :

 » Il n’y a pas de assez de mots pour exprimer la douleur que nous ressentons toutes et tous au moment de rendre un hommage solennel à un grand serviteur de l’État, le colonel Pascal Moine, décédé brusquement samedi dernier.
Je pense d’abord à sa famille, son épouse Sandrine, ses enfants Morgane, Justine, Clara, Oscar. Je pense aussi à sa famille professionnelle ici présente, tant l’esprit de corps qui anime les pompiers de France vous rend tous proches.
En cet instant d’hommage qui nous réunit, où le sentiment d’incompréhension se mêle à une indicible souffrance, je sais que
votre besoin de consolation est impossible à satisfaire. Néanmoins, je suis ici avec vous pour témoigner de la reconnaissance de la République pour celui qui l’a tant et si bien servie, ainsi qu’à sa famille qui comprenait sa passion pour son métier.
Je souhaite tout d’abord retracer l’action et la vocation d’un officier de valeur, au parcours riche, qui avait succédé au Colonel, Stéphane Gouézec au début de cette année. Cette mobilité l’avait amené à une grande diagonale des Vosges jusqu’ici en Deux-Sèvres.
Originaire du grand est, ayant suivi une formation d’ingénieur, le colonel Moine s’est très tôt senti une vocation pour le métier de sapeur-pompier. Il réussit dès 1995 à la sortie de ses études, le concours externe de capitaine. Il occupe un premier poste de chef de groupement opérations à Orléans au SDIS du Loiret pendant 4 ans. Puis, il devient chef de centre de secours principal de Montargis de 2000 à 2001, puis celui d’Orléans Nord de 2001 à 2003. Fort de cette expérience, il rejoint l’Essonne et devient chef de groupement des études et du développement pédagogique des disciplines fonctionnelles à l’Ecole nationale supérieure des sapeurs pompiers. Il y est plus particulièrement chargé de la mise en œuvre des formations aux emplois de direction. De 2005 à 2008, il effectue une mobilité fonctionnelle sur le poste de directeur de la formation, chargé de projet au SDIS de Seine et Marne à Melun. Toujours mobile, il devient chef de groupement territorial en Alsace au SDIS du Haut-Rhin de 2008 à 2012. Ses compétences l’amènent à être nommé directeur départemental adjoint au SDIS des Vosges ; poste qu’il occupera durant 5 ans jusqu’en janvier 2022, date de sa nomination ici comme directeur départemental.
Animé par une volonté constante de perfectionnement, le colonel Pascal Moine s’était formé au management des ressources
humaines et des politiques publiques. Il était conscient du rôle d’acteur du territoire qu’avait le SDIS et le valorisait. Il avait ainsi participé avec succès à la gestion de crise de la covid 19 en tant que directeur adjoint du SDIS des Vosges, lorsqu’il fallut faire preuve d’adaptabilité, de réactivité et de ténacité pour affronter la pandémie. C’est toujours et avant tout le service des autres qui le guidait.
De grandes perspectives de carrière étaient ouvertes au colonel Pascal Moine. Dans les Deux-Sèvres, il avait très vite trouvé ses marques et impulsé une dynamique. Il était reconnu de ses partenaires, apprécié de tous ses interlocuteurs.
Avec la présidente du Conseil d’administration du SDIS, mon prédécesseur et ceux qui l’ont connu, nous étions tous confiants dans sa capacité à initier du changement, à forger une communauté de travail ambitieuse et bienveillante, au bénéfice des hommes sous son commandement mais aussi de tous les habitants des Deux-Sèvres.
Je voudrais aussi me faire la porte-parole de tous ses collègues et de tous ceux qui ont travaillé avec lui, qui perdent aujourd’hui un ami. Son humour calme, ses yeux pleins de bonté et souvent de malice, sa volonté d’amener son service vers l’excellence sans brusquer ses partenaires, laissent un vide qu’il nous sera difficile de combler.
Je voudrais dire très simplement à son épouse et sa famille que votre mari et votre père était respecté et aimé. Il avait la reconnaissance de ses pairs et de celle du ministre de l’Intérieur, qui lui avait décerné l’ordre national du mérite, la médaille de la sécurité intérieure, ainsi que la médaille d’honneur pour services exceptionnels et celle des sapeurs-pompiers.
Nous ne pouvons qu’avoir d’infinis regrets et une gratitude profonde envers ce qu’il a accompli.
C’est cette gratitude aussi que le Ministre de l’Intérieur vous exprime régulièrement, à vous sapeur-pompiers, qui de jour comme de nuit, dans des circonstances exceptionnelles comme dans les accidents du quotidien, protégez et portez secours aux Français avec un dévouement, un courage, un professionnalisme qui forcent le respect.
La fonction de directeur départemental d’un SDIS est très exigeante. Le colonel Moine s’en acquittait parfaitement et constituait un appui incontournable pour le corps préfectoral, les services de l’État et les collectivités locales.
« Colonel Pascal Moine Vous êtes pour tous les sapeurs-pompiers ici présents un exemple de courage et de dévouement. Jamais nous n’oublierons votre sourire et votre humanisme ».

Discours de Coralie Denoues, présidente du Conseil départemental :

« Il n’y a pas de mots pour exprimer la douleur que nous ressentons en cet instant où nous rendons hommage au Colonel Hors Classe Pascal Moine. Il n’y en a pas non plus pour évacuer le sentiment d’injustice qui nous a envahi samedi dernier à l’annonce de la terrible nouvelle. Il n’y aura pas de mots enfin pour compenser le vide qu’il laisse auprès de sa famille, de ses amis et de ses collègues.
Mais il y a des mots qui rendent hommage, cet hommage qui signifie remerciement et souvenir. Il y a des mots qui fixent la mémoire. Il y a ceux qui donnent du sens à notre peine, car ils donnent la mesure de ce que nous ne partagerons plus.
En poste depuis quelques mois, j’ai eu l’occasion à de nombreuses reprises de partager des temps de travail et de réflexion avec le Colonel Pascal Moine. En bon technicien, il a éclairé mes connaissances sur certains aspects de la sécurité civile et sur l’état des lieux du SDIS79 qu’il avait pu établir. En bon conseiller, il n’était nullement avare d’une analyse stratégique, voire politique, m’indiquant ainsi le cadre qu’il pensait possible et raisonnable pour bâtir la relation entre le SDIS, le Département et les territoires.
En bon directeur départemental, il n’a pas ménagé son temps pour observer, analyser, repérer nos points d’amélioration, bâtir des objectifs, tous chiffrés, argumentés, évalués…et finalement, il nous a partagé sa conviction et son ambition pour les Deux-Sèvres.
En bon compagnon de voyage lors d’un récent déplacement dans les Vosges, il nous a livré quelques-unes de ses anecdotes qui n’appartiennent qu’aux sapeurs-pompiers et non avions ri de cela.
Nous étions en discussion ces derniers temps pour construire ensemble notre feuille de route commune pour le mandat en cours.
Ses objectifs étaient nombreux : Il visait l’amélioration des conditions de travail et de la sécurité des sapeurs-pompiers et voulait la modernisation des équipements et l’amélioration du traitement des alertes.
En quelques semaines, il avait ainsi repéré les bons leviers pour projeter le SDIS des Deux-Sèvres dans une nouvelle ère. Il travaillait vite, comprenant rapidement les enjeux et les contraintes. Il avait du talent pour défendre avec passion et professionnalisme son projet, sans jamais s’imposer, mais en faisant œuvre de pédagogie et de transparence.
Assurément, j’ai appris à son contact. Il a même réussi à me convaincre sur certains sujets pour lesquels je me questionnais.
En cela, je vous l’assure, il avait déjà accompli une partie de sa mission.
Pour les Deux-Sèvres et ses habitants, je salue son engagement. A vous qui perdez un époux, un père, un parent, un ami ou encore un collègue, j’adresse au nom des élus du Conseil départemental des Deux-Sèvres mes très sincères condoléances.

Une photo du colonel Pascal Moine. Le corps n’a toujours pas été rendu à la famille. Il doit faire l’objet d’une autopsie. Photo M. Grollier – SDIS 79.
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