L’œuvre picturale La Madeleine lisant reprend des couleurs au Musée Bernard d’Agesci.
L’œuvre picturale La Madeleine lisant, au musée d’Agesci, représente sainte Marie-Madeleine lisant dans une grotte, allongée de trois-quarts sur le ventre. Sa nudité est dissimulée par une tunique bleu. Sa chevelure blonde-rousse, laissée détachée, cache sa poitrine. « Cette posture n’est pas sans rappeler son passé de pècheresse », indique le musée.
Cette huile sur bois, issue de l’école lombarde, peinte à la fin du XVIIe siècle ou au début du XVIIIe siècle, est une des nombreuses copies d’une composition du Corrège. L’originale a été détruite lors des bombardements de Dresde durant la Seconde guerre mondiale. « Cette copie est probablement ancienne, puisqu’elle fait partie de l’inventaire des saisies révolutionnaires de 1794, réalisé par Bernard d’Agesci », rapporte le musée.
Un an de restauration au musée d’Agesci
Le peintre, anonyme, a ajouté sur cette copie les attributs de la sainte (crâne et vase à nard), transformant l’œuvre en vanité. L’objectif est de représenter le temps qui passe et la futilité des passions humaines. « Le crâne, symbole de la mort, nous rappelle que la beauté, à l’instar de celle de Marie-Madeleine, est éphémère. Le livre et le crucifix nous indiquent le chemin à suivre pour obtenir la Vie éternelle. Sur son côté droit : le vase de parfum, celui qu’elle versa sur les pieds du Christ chez Simon le Pharisien, et c’est aussi le nard précieux dont elle oignit le Christ chez Simon le Lépreux et qui préfigurait les parfums de la sépulture. »
L’œuvre a été restaurée à l’atelier de restauration de peintures de Niort entre janvier 2020 et janvier 2021 par Patrick Buti.
Des fissures
Avant la restauration, le constat est le suidant : au niveau de la couche picturale, vernis oxydé et chanci, poussières incrustées, soulèvement de la couche picturale en bas à droite avec perte de matière, lacunes au centre. Projections blanches. Présence d’un trou et d’éclats en haut de l’œuvre, traces d’usures.
Au revers : fissure au-dessus de la jonction des panneaux. Un papier collé et un enduit recouvrent les panneaux, traces anciennes d’insectes xylophages.
En mauvais état, La Madeleine lisant a bénéficié de mesures d’urgence : recollage local pour fixer les soulèvements de couche picturale, nettoyage superficiel pour éliminer la poussière, rebouchage des lacunes, enlèvement de projections blanches, allègement du vernis et pose d’un nouveau vernis de protection pour obtenir une surface régulière et un aspect satiné.
Au revers : enlèvement du papier pour un nettoyage des panneaux, qui sont ensuite renforcés au niveau des jonctions et de la fissure à l’aide d’ajout de pontage en marqueterie de hêtre.
(D’après communiqué de presse)