Plusieurs syndicats agricoles ont déposé une déclaration de manifestation à la préfecture des Deux-Sèvres. Des conditions de circulation difficiles sont prévues sur les axes desservant Niort à compter de ce mardi 23 janvier 2024.

Une manifestation déclarée

La Préfecture des Deux-Sèvres a reçu une déclaration de manifestation, déposée par plusieurs syndicats agricoles. Plusieurs actions sont annoncées aux alentours de Niort, à compter de l’après-midi du mardi 23 janvier 2024.
« Un cortège mobile à vitesse réduite, constitué principalement de tracteur, est prévu à partir de 14 h. J’il partira à proximité du rond-point de Bessines. situé route de la Rochelle. Il est prévu que le cortège emprunte les principaux axes routiers entourant la ville de Niort. »

Plusieurs barrages filtrants seront réalisés sur les ronds-points de la zone du Luc, de Bessines, l’Acclameur, de Poujolat, La Crèche et Buffevent.

La Conférération Paysanne des Deux-Sèvres propose « une voie de sortie en rupture avec le dogme du libre-échange » et dénonce « une instrumentlisation par l’extrême droite »

Voici le communiqué de presse de La Co »férération Paysanne des Deux-Sèvres

« Les mobilisations d’agricultrices et agriculteurs en France et en Europe, dont les dernières dans le Sud-Ouest, sont le symptôme d’une crise profonde de la rémunération et de la recon naissance des paysan.nes.

Cette crise est la conséquence directe des politiques économiques ultralibérales menées depuis plusieurs décennies par l’Etat et l’Union Européenne, en cogestion avec la FNSEA au niveau national et le COPA-COGECA au niveau européen.
La Confédération paysanne 79 souhaite que la colère dans nos campagnes soit enfin entendue et suivie d’effets sur la question du revenu agricole.

Nous demandons solennellement au Président de la République Emmanuel Macron deux me-
sures concrètes et immédiates :

  • l’arrêt définitif des négociations de l’accord de libre-échange UE-Mercosur, un moratoire sur tous les autres accords commerciaux en négociation et un réexamen de tous les accords en vigueur, concernant la concurrence déloyale engendrée par cette politique de libre-échange, y compris au sein de l’Union Européenne.
  • Une loi interdisant enfin l’achat de nos produits agricoles en-dessous de leur prix de revient. La loi espagnole sur les chaînes alimentaires est ainsi un exemple possibled’instauration de prix planchers.

    Alors que la grogne s’accentue sur les territoires, nous mettons en garde contre deux miragesproposés aux agriculteurs.trices par le gouvernement et d’autres syndicats agricoles, mirages qui servent à cacher les réelles causes de cette situation :
  • Le mirage d’une « suppression des normes » qui résoudrait tous les problèmes. La réelle problématique est notre revenu paysan, pas l’existence de normes. Supprimer des normes s’inscrit dans la logique de compétitivité prônée par la FNSEA, celle-là même qui sert par la suite à justifier la poursuite du libre-échange et la mise en concurrence des paysan.nes du monde entier.
  • Le mirage d’un revenu complémentaire issu de la production d’énergies. La FNSEA négocie sans cesse pour récupérer des avantages sur les agrocarburants, la méthanisation et l’agrivoltaïsme – bien plus rente foncière que complément de revenu. La Coordination Rurale, elle, y voit sans vergogne une rente potentielle pour les exploitants propriétaires, même si cela se fait au détriment de l’installation-transmission. Nous, Confédération paysanne, nous refusons d’abandonner le combat pour un revenu digne issu de notre activité agricole elle-même. Les effets pervers du développement de ces énergies sur les terres agricoles sont innombrables.

En parallèle, l’extrême-droite instrumentalise les difficultés des agricultrices et agriculteurs, en leur faisant croire à une solution protectionniste via un repli nationaliste et excluant. Pourtant, l’Histoire nous l’a démontré à maintes reprises, l’extrême-droite n’est pas du côté des travailleuses et travailleurs de la terre et de l’avancée des droits sociaux. Encore récemment, la majorité du groupe parlementaire d’extrême droite au Parlement Européen a voté favorable ment l’accord de libre-échange entre l’UE et la Nouvelle-Zélande.

Face à ce constat, la Confédération paysanne continuera à être mobilisée pour le revenu paysan et la reconnaissance de notre métier, comme cela a été le cas sur les MAEC, la bio, l’élevage plein-air ou sur les secteurs en difficulté comme l’apiculture, l’élevage et les fruits et légumes.

Au regard de l’impasse actuelle et face à l’urgence sociale et écologique, continuons à être force de propositions pour sortir de ce constat d’échec et réorienter durablement le développe-ment agricole pour des paysannes et paysans nombreux dans des campagnes vivantes. «