Pendant deux ans, une étude de la flore des rivières en Deux-Sèvres est menée et permet déjà des redécouvertes d’espèces patrimoniales.
Un constat, les végétaux aquatiques ont été très peu étudiés jusqu’à présent en Poitou-Charentes. Seules de rares rivières ont fait l’objet d’inventaires ou de suivis botaniques. « Pourtant, nos cours d’eau hébergent quelques dizaines de plantes patrimoniales (c’est-à-dire des espèces rares et/ou menacées), à répartition peu connue », indique Deux-Sèvres Nature Environnement. « Les associations de Poitou-Charentes Nature, parmi lesquelles Deux-Sèvres Nature Environnement, étudient donc la flore aquatique de nos rivières de 2023 à 2025. »
À ce jour, une quarantaine de tronçons de 50m de long ont été mis en place sur le département. Quarante autres seront mis en place en 2024. Ils constituent le socle d’un suivi à long terme.
Des stations anciennes d’espèces patrimoniales (lieux où ces plantes étaient connues précédemment) ont été prospectées, et diverses découvertes intéressantes sont à signaler : des Zannichellies dans la Boutonne et la Sèvre niortaise. Ces espèces patrimoniales à détermination complexe sont en cours d’expertise par des botanistes d’autres régions.
Une découverte : le Potamot perfolié
On y a découvert aussi le Potamot perfolié et le Potamot luisant dans la Sèvre niortaise. Signalés dans les années 60, ils n’avaient pas été revus depuis par les botanistes. Ces deux Potamots affectionnent, en rivières, les eaux mésotrophes (moyennement riches en nutriments) à eutrophes (riches en nutriments) et s’installent généralement dans les eaux peu courantes voire stagnantes pour le Potamot luisant.
Des stations de Potamot luisant ont été également découvertes sur l’Autize et le Thouet.
La Lentille d’eau à trois lobes a également été observée dans la Sèvre niortaise amont. Cette curieuse petite espèce qui ne ressemble pas aux autres lentilles affectionne les eaux calcaires claires, peu courantes à stagnantes et généralement mésotrophes.
A l’inverse, certaines espèces ont été recherchées sans succès jusqu’à présent : la Petite morène, abondante il y a 10 ans sur la Sèvre nantaise entre Cerizay et Saint-André-sur-Sèvre, l’Oenanthe fluviatile, espèce rarissime au niveau national, mentionnée dans les années 60 sur la Sèvre niortaise.