Une délégation d’Agrobio 79 (groupement des agriculteurs bio des Deux-Sèvres) a rencontré récemment la préfète des Deux-Sèvres. Ce rendez-vous avait été fixé avant les mobilisations agricoles.
Agrobio 79 compte 228 adhérents en 2023, soit un tiers des fermes bio du département. Le groupement avait dépêché pour l’occasion cinq représentants : Claire Guillet (paysanne boulangère à Boussais et présidente de l’association), Jérôme Truteau (polyculteur éleveur à Chef-Boutonne), Xavier Bourreau (maraîcher à Melle), Guy Moreau (céréalier à Marcillé et président de Bio Nouvelle Aquitaine) et Lucie Baptiste (salariée du groupement).

Des situations concrètes exposées

Cette rencontre fut l’occasion de faire le point sur les difficultés des agriculteurs bio toutes filières confondues. « Des situations concrètes récoltées grâce à une enquête en ligne ont été portées à la connaissance de Mme Dubée, préfète des Deux-Sèvres et de deux agents de la DDT également présents à ses côtés », indiquent les représentants du Groupement. « Ce rendez-vous a également permis de porter nos revendications et d’exprimer notre mécontentement après les annonces gouvernementales », d’il y a une quinzaine de jours.

Les revendications

Agrobio a également rappelé ses revendications : « Un fonds d’urgence bio à hauteur de 271 millions d’euros (comme initialement voté par les députés dans la loi de finances 2024 avant l’utilisation du 49-3 et la disparition de cet amendement) pour soulager au plus vite les problèmes de trésorerie des producteurs ; une transparence de l’État sur l’utilisation des reliquats des aides à la conversion (CAB) ; le maintien des normes environnementales : c’est essentiel d’être exigent pour le bien commun et l’intérêt général ; au lieu de mesures d’urgence successives, nous réclamons la garantie de prix rémunérateurs pour les producteurs, et une valorisation de notre travail via la reconnaissance des services rendus à l’environnement, la santé, la biodiversité, la qualité de l’eau par notre mode de production AB ; la stricte application de la loi EGALIM ; plus de transparence et d’encadrement sur les marges des acteurs intermédiaires ; plus de soutien de la part des banques qui aujourd’hui ne favorisent pas l’investissement et les prêts court termes ; le respect du calendrier de paiement et des montants annoncés par l’État et plus de moyens humains pour traiter les dossiers. »

« Nos interlocuteurs nous ont écouté et nous ont fait savoir que nos doléances seraient remontées », indique le Groupement. « Ils gardent en tête l’effort à faire sur la structuration des filières. Une réunion devrait prochainement être organisée avec les différentes collectivités (EPCI, Département, Région), chambre d’agriculture et DDT pour faire appliquer la loi EGALIM, au moins 20% de bio en Restauration Hors Domicile. »