A Chauray, près de Niort, il est de tradition, chaque année, d’ouvrir la saison culturelle avec une exposition de peinture qui souhaite entrainer le public « vers des horizons vagabonds, doux et libres d’émotions, d’émerveillement, d’adoration, d’admiration et d’appréciation esthétique. «  Cette année, c’est Franck Ayroles qui va s’installer dans le temple de Chauray du  5 au 28 avril.

En ce début de printemps, c’est l’exposition Marcelandre de Franck Ayroles qui va s’installer au temple de Chauray. Une exposition qui veut faire appel « à nos sentiments sensibles, emplis de tendresse, des relations entre enfants et parents, de la naïveté, du merveilleux, de la joie, de l’imagination, de l’exploration, mais aussi d’une certaine tristesse et de besoins de consolation. »

Une exposition qui se veut aussi immersive

Cette nouvelle exposition chauraisienne se veut aussi être aussi « immersive« . Au delà des œuvres de Franck Ayroles que les visiteurs pourront découvrir, l’exposition pourra se suivre en musique. Un QR code à flasher avec un smartphone sera à disposition. Il permettra d’accéder à des musiques que l’artiste a créées « pour favoriser l’immersion et exalter l’émotion. »
(Pensez à apporter un dispositif d’écoute tel que des écouteurs ou un casque audio : NDLR).

Franck Ayroles est notamment le « papa » des Dames de la Brèche. Photo abonnée FB NI : Cest Bienmoi.

« Marcelandre est l’union des deux prénoms de mes parents », explique l’artiste. « Leur départ prématuré m’a fait prendre conscience que sans une maman; on est bancal. L’absence d’un papa aussi met à mal notre stabilité. Le vide qu’ils ont laissé, a fait naître en moi un grand nombre de symboles cognitifs (existentiels), mais aussi, tant de questions sur mon passé, le leur, et par ricochet sur l’avenir de mes garçons. »

J’ignore ce que je cherche réellement« 

Franck Ayroles

Il poursuit : « J’ignore ce que je cherche réellement, qu’elle est ma destination mais ce dont je suis sûr, c’est que l’arrivée des enfants dans nos vies modifient radicalement nos priorités et notre vision du monde. Submergés par les conseils, les propositions, les sollicitations plus ou moins avisées, nos choix de vie peuvent s’en trouver altérés, contrariés voire influencés. Avant de trouver notre voie, nous empruntons des chemins de traverse plus ou moins épineux où l’on s’égare mais qui nous enseignent aussi.
Après la naissance de mes garçons, j’ai pris conscience combien mon rôle de père était important. Au delà de mon devoir ’éduquer, je veux leur transmettre le goût du bonheur, de l’autonomie, de la liberté de penser, de choisir, de décider, de rêver, d’entreprendre, de partager, d’aimer et d’apprécier chaque instant pour s’accomplir pleinement dans leur vie d’adultes.
Comme l’ont fait mes parents pour moi, même s’ils n’ont pu mener à terme leur mission, il m’est précieux de penser, que plus tard, mes enfants piocheront en mon souvenir, toutes les couleurs de cette joie de vivre que nous auront partagée ensemble. »

« Le temps qui passe m’effraie bien plus que la mort », confie l’artiste. « Dés l’enfance, j’ai pris conscience, de notre éphémère passage sur terre; qu’il me serait impossible de tout accomplir. J’ai réalisé qu’il fallait consommer sans modération et intensément le bonheur tout en acceptant ses emmerdes. L’audace, l’envie de s’accomplir en toute liberté doit supplanter la peur d’oser s’aventurer.
Chaque instant de vie est précieux. Il appartient à chacun d’en dessiner le cadre. »

Une base : le carré et le rectangle

Quand il évoque l’exposition au temple, Franck Ayroles explique avoir choisi « le carré et le rectangle comme base car ce sont des figures stables et solides. Elles représentent le confort de l’espace habitable dans le cadre sécure et rectiligne de l’endroit qu’elles délimitent. Elles rassurent, apaisent, sont fiables, équilibrées et structurent l’environnement familial. Elles représentent aussi les quatre directions de la boussole qui permettent à l’homme de s’orienter dans l’espace.
Le carré et le rectangle sont des symboles de la matière terrestre, du corps et de la réalité que les artistes ont souvent utilisés, surtout dans l’abstraction. Il n’y a pas de centre dans mes tableaux.
Ils se composent d’ensembles plus ou moins ordonnés, impliqués dans un système complexe et varié. Les éléments peuvent interagir les uns avec les autres, les uns sur les autres.
Cette structure semble obéir à un ordre établi; pourtant, tout se met en place inconsciemment et de façon spontanée.
Mon trait obéi tout simplement aux mouvements qui semblent naturels pour ma main, tandis que mon esprit s’évade et vagabonde. »

« Envie de suspendre le temps pour rêver »

« À travers ma peinture, je souhaite vous évoquer mes souvenirs, vous interpeller, vous donner envie de suspendre le temps pour rêver », enchaîne l’artiste. « Cette écriture abstraite et symbolique me fascine, c’est la manifestation d’un langage intérieur complètement spontané et pourtant guidé, elle me semble m’être dicté sous différentes formes pour créer une dimension spirituelle et philosophique, c’est une hybridation entre arts visuels et littérature ancestrale.
L’utilisation des symboles abstraits est en quelque sort le moyen d’expression qui me permet de transcender les représentations figuratives traditionnelles, d’exprimer des émotions qui me dépassent, que je ne suis pas toujours capable d’analyser, ça va bien haut delà d’une signification littérale.
« 

« Marcelandre évoque à la fois des émotions et des idées pour susciter la réflexion et engager le spectateur dans un dialogue avec lui même. Je veux raconter des histoires que vous seul pouvez comprendre, et où vous êtes le seul narrateur, vous explorez votre identité personnelle, vous vous engagez à un niveau plus profond et explorez votre imagination à travers tous
ces symboles, toutes ces formes et toutes ces couleurs.
Vous ouvrez la voie à une multitude d’interprétations, tout est à ressentir. »

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