Fin mai a eu lieu une présentation du Damier de la succise et une recherche de ce papillon sur la commune de Clussais-la-Pommeraie dans le sud des Deux-Sèvres. Accompagnés d’une bénévole, des représentants de Deux-Sèvres nature Environnement se sont rendus sur une des parcelles abritant une des plus fortes populations des Deux-Sèvres, appartenant au Conservatoire d’Espaces Naturels de Nouvelle-Aquitaine.

« Malgré cette matinée pluvieuse et froide, nous avons eu la chance d’observer un Damier de la succise », rapporte DSNE. « Au-delà de l’inventaire sous sa forme papillon, il est prévu d’août à septembre de dénombrer les nids de chenilles sur quelques stations choisies. En effet, lorsque les œufs pondus sur la Succise des prés ont éclos, les chenilles du Damier de la succise restent amassées sur leur plante hôte. On appelle cela des nids communautaires. Par rapport au dénombrement des adultes, leur comptage permet de connaître de façon plus précise la taille de la population ciblée. Cette méthode pourra être répliquée dans le temps afin de suivre l’évolution des populations. Nous sollicitons vivement l’aide des bénévoles afin de réaliser ce travail minutieux. »

Un plan national

Cet inventaire s’inscrit dans le cadre de plans nationaux. Depuis 1996, certaines actions nationales ont en effet été mis en œuvre en France dans le but de maintenir ou rétablir dans un état de conservation favorable les populations d’espèces jugées prioritaires. « En Poitou-Charentes, ce sont 28 espèces de papillons de jour qui sont menacées, dont le Damier de la Succise, classé comme vulnérable », indique DSNE.

« Comme la plupart des espèces, ce papillon lié majoritairement aux milieux humides est menacé par l’urbanisation croissante qui détruit directement des milieux naturels et fragmente ses habitats. La fragmentation est d’autant plus problématique pour cette espèce jugée sédentaire puisqu’elle va isoler les populations et mener à une possible extinction de celles-ci. »

Des activités agricoles telles que la conversion de prairies en cultures, le drainage des zones humides et l’utilisation de fertilisants mènent directement à des pertes d’habitats pour le Damier de la Succise. La gestion sur les prairies est également déterminante puisqu’un surpâturage lui est néfaste.

L’Europe en aide

Ainsi, l’inventaire de cette espèce protégée en Deux-Sèvres et notamment dans le Mellois, où les populations sont les plus abondantes, s’inscrit dans le cadre du Plan National d’Actions en faveur des papillons de jour déclinaison Nouvelle-Aquitaine (2021 – 2030). Il est financé par les Fonds européens de développement régional (FEDER) et la Région Nouvelle-Aquitaine.

Cet inventaire a pour objectifs la détermination de l’état de conservation des populations du Damier dans le Mellois ainsi que la réalisation de perspectives de gestion en faveur de cette espèce.
Après un premier travail de recherche avec l’aide de photos aériennes, de bases de données et de prospections sur le terrain, « nous avons pu obtenir une première carte permettant de visualiser les prairies humides sur lesquelles le papillon pourrait être présent et donc recherché en 2024. Ces prairies choisies représentent des stations où le Damier a été historiquement aperçu, où sa plante hôte – la Succise des prés – est présente, où les habitats sont propices, ou encore des parcelles à proximité de populations de Damier. L’inventaire a débuté début mai et se poursuivra jusqu’à mi-juin. »

Un Damier de la succise. Photo Othilie Guillaume- DSNE.

A savoir