Une file d’attente de plusieurs dizaines de personnes, en extérieur, en plein froid, a été observée ce mardi matin, à Mougon. Et cela a duré des heures.
C’est une scène à peine croyable qui s’est produite ce mardi 7 janvier 2025, au sein de la petite commune de Mougon, à quinze kilomètres au sud de Niort (Deux-Sèvres).
Plusieurs dizaines de personnes, hommes, femmes de tous âges ont patienté dans le froid l’ouverture du cabinet dentaire des chirurgiens-dentistes des Dr Boissier, Dr Bosch et Dr Geoffroy. En ce début d’année, ces praticiens ont décidé d’ouvrir leur agenda à une nouvelle patientèle, mais avec une exigence, que les nouveaux patients prennent rendez-vous « en présentiel » et à une date et heure bien déterminées.
Les premiers arrivés deux heures avant l’ouverture
Cette annonce aperçue par les habitants de la commune a été relayée en ce début de semaine sur le réseau social Facebook et plus particulièrement dans le groupe Niortaises-Niortais. « C’est comme ça que j’ai appris que je pouvais trouver enfin un nouveau chirurgien dentite », raconte ce retraité qui était suivi aupavant par un spécialiste de Champdeniers mais « qui a pris sa retaite. »
« Lundi soir, j’ai donc décidé d’aller m’inscrire auprès de ce cabinet », poursuit l’intéressé. « Mais quand je suis arrivé ce mardi à 9 heures, il y avait déjà plusieurs dizaines de personnes qui patientaient dans le froid. Il faisait 4 degrés. Des personnes sont arrivées dès 7 heures pour pouvoir obtenir un rendez-vous… »
« Est-ce normal à notre époque ? »
Après trois heures d’attente, ce Niortais a pu enfin accéder au cabinet dentaire où l’attendaient deux secrétaires médicales. L’une d’elles lui a accordé deux rendez-vous pour début mars prochain « pour mon épouse et moi », témoigne ce patient. « Dans la file d’attente, j’ai entendu des jeunes qui affirmaient ne plus avoir vu de chirugien dentiste depuis trois ans à Niort… » Et d’interroger : « Est-ce normal à notre époque, d’en arriver à cela ? La France, en matière médicale, ça devient le tiers monde ! »
Muni de ces deux rendez-vous, notre Niortais a donc pu rejoindre la préfecture et son centre-ville peu après midi. « Quand j’ai quitté le cabinet, il y avait au moins encore une cinquantaine de personnes qui attendaient à l’extérieur », évalue, fataliste ce Niortais.
Mais aussi autant de patients qui pourront enfin profiter de soins. Peut-être un moindre mal dans un contexte de pénurie de praticiens dans les Deux-Sèvres.