Depuis huit ans, Carmen Mendès laisse libre cours à son inspiration. À travers ses récits, elle partage ses expériences, ses états d’âme et sa vision du monde, du couple, de l’amour.

Que ce soit sur des cahiers, des bouts de papier éparpillés ou virtuellement via les méandres de Facebook. Elle écrit quand l’envie la saisit, dès que l’occasion se présente. Aujourd’hui, elle partage aux lectrices et lecteurs de Niort info ses réflexions et un texte inspiré par une belle rencontre.

Qui est Carmen Mendès ?

Carmen, âgée de 48 ans, mère de deux enfants et célibataire, occupe la fonction de chargée d’assistance au sein d’Inter Mutuelles Assistance. Depuis maintenant 18 ans, elle réside sur le bassin Niortais une période au cours de laquelle sa vie a connu des bouleversements profonds.

Le fil de sa destinée s’est tissé à un moment charnière, marqué par des épreuves douloureuses, une violence conjugale qui a laissé des cicatrices, à la fois physiques et psychologiques. C’est alors que l’écriture, telle une main tendue dans l’obscurité, a fait son entrée dans sa vie.

Je fais partie de ces femmes qui ont vécu la violence conjugale, autant physique et psychologique. Et c’est l’écriture qui m’a choisie et non l’inverse. Elle s’est présentée à moi, unique main tendue pour me sauver du ravin dans lequel j’allais tomber. Alors depuis, j’ai le sentiment de lui être redevable. J’écris pour la remercier et honorer son geste, celui de m’avoir rendu la vie.

Carmen Mendès

L’idée de faire éditer ses recueils lui traverse l’esprit, mais pour l’instant, elle préfère dévoiler des fragments de sa vie sur la toile. Carmen se sent encore en chemin, pas tout à fait prête à voir ses écrits prendre forme en tant que livres publiés, mais en attendant, elle continue à écrire, à remercier la plume qui l’a sauvée et à rendre hommage à la vie qu’elle a retrouvée.

Aujourd’hui Carmen signe ses écrits de son nom d’auteure Carmen Plume Pérégrine

et a accepté de répondre à nos questions

Carmen Mendes. Document remis

Comment décririez-vous votre relation avec l’homme dont vous parlez dans la lettre ? Qu’est-ce qui rend cette relation si spéciale pour vous ?

« Une relation à la fois simple et saine mais dans le même temps aventureuse et pleine de surprises. Il m’a séduite par son intellect, sa façon de m’écouter, sa générosité, ses valeurs familiales… Dès que je l’ai vu sur le quai de gare, j’ai su… J’ai su que j’allais vivre l’une de mes plus belles histoires d’amour ! Parce que l’amour, on ne le choisit pas, c’est lui qui nous choisit. Et ce qui l’a rendu spécial c’est que je me suis sentie chez moi, dès que mon regard a plongé dans le sien. »

Vous parlez de l’importance du présent dans votre lettre. Comment avez-vous appris cette leçon et quel conseil donneriez-vous à ceux qui lisent votre lettre ?

« Il ne faut jamais rester dans le passé, ça nous empêche d’avancer. Ruminer ou être aigri au travers des relations difficiles n’apportent aucune solution. Elle nous enferme dans une tristesse inutile. Qu’elle soit toxique ou décevante,ce n’est pas un échec mais une leçon à apprendre. Comprendre pourquoi j’en suis arrivée là…« 

« Le présent nous donne toutes les possibilités. Les possibilités de ne pas faire les mêmes erreurs, les possibilités de se pardonner, les possibilités de pardonner à l’autre, les possibilités de se donner de nouvelles chances. »

« Mon conseil, c’est de toujours rester positive face à chaque situation. Ne garder que les bons moments dans son esprit. « 

Pouvez-vous nous en dire plus sur ce qui vous a inspiré à écrire cette lettre d’adieu et à la partager avec les lecteurs et lectrices de Niort info ?

« Ce qui m’a inspiré c’est l’amour, je suis une grande romantique ! »

« Je me suis rendue compte aujourd’hui, qu’exprimer ou écrire une lettre d’Amour est devenue « has been » ! Surtout dans un monde où le virtuel et ces sites de rencontres sont facilement accessibles. D’un coup de clic, on peut passer d’un profil à un autre. Nous sommes devenus le plus grand marché humain au monde. C’est l’un des paramètres qui fait que l’humain ne se donne plus la peine de se battre pour l’amour. »

« Et moi, au travers de mon histoire j’ai voulu donner un point d’honneur. Peu importe la finalité, elle se doit d’être digne ! C’est ma façon à moi d’extérioriser ma peine. « 

Dans la lettre, vous évoquez la notion d’amour qui ne meurt jamais. Pourriez-vous expliquer davantage ce que cela signifie pour vous ?

« Chaque histoire est différente. Certaines sont là pour nous faire comprendre ce qu’on mérite, d’autres ce que l’on doit ajuster en nous ! Et puis, il y a celles qui nous marquent, celles dont on ne pourra jamais se détacher. Où l’amour est inachevé, et sera ancré en nous à tout jamais. Un amour si fort que même loin de l’autre, il ne meurt aucunement. »

« En conclusion, ma vision de l’amour à travers cette « lettre d’adieu » n’est que ma perspective. Je n’ai aucunement l’objectif de convaincre où de dire que c’est la bonne ! Chaque être humain est différent et bien que certaines situations puissent être similaires, le ressenti sera tout autre ! »

« Mais j’aime à me dire, que peut-être, au travers de cette histoire, chaque lecteur ait trouvé sa réponse ! »

Comment votre expérience personnelle d’écrire cette lettre a-t-elle influencé votre vision de l’amour et des relations ?

« Mon expérience personnelle et les relations aux hommes que j’ai pu vivre, qui étaient décevantes ou toxiques m’ont amené à avoir cette vision de cette lettre « d’adieu ». Cette dernière relation a été intense, constructive, épanouissante. J’ai fait la connaissance d’un homme merveilleux qui m’a fait changer d’avis sur les hommes en général et la manière dont ils traitaient les femmes ! A ce moment-là j’ai su qu’il y avait des exceptions, qu’il existait encore des hommes bons ! Et c’est une manière de le remercier . »

Comment espérez-vous que votre lettre affecte les lecteurs et lectrices de Niort info?

« En leur démontrant que les relations ne sont jamais simples. Gardez en tête qu’il existe encore des êtres humains avec des valeurs tout en étant respectueux. »

« Mon message, c’est de rester qui ont est. On ne doit pas changer pour faire plaisir à l’autre, sinon ce n’est pas de l’amour mais de la soumission. »

Quels enseignements souhaitez-vous partager avec ceux qui peuvent traverser des situations similaires dans la vie ?

« La déception, la trahison, le rejet ou l’abandon ne sont que des ressentis et non une fatalité. On a peur de souffrir, mais il ne faut pas oublier que la peur fait partie du cheminement de la vie. Tous ces facteurs sont nécessaires pour faire les bons choix pour la suite. »

« Alors, ne vous fermez pas à l’amour, qu’il dure 1 jour, 1 mois, 1 an ou toute une vie, il vaut la peine d’être vécu. »

Une lettre pleine d’espoir :  » Je suis venue te dire Adieu ! »

C’est un adieu bienveillant et plein d’amour que Carmen écrit dans cette lettre à une relation terminée. Elle nous a confié ces lignes et espérant que les mots feront du bien aux maux.

femme en robe et lunette de soleil qui écrit dans un carnet
Carmen Mendes et l’un de ses cahiers, lors d’une balade à La Rochelle. Document remis

Moi, je t’ai aimé tout de suite, sans savoir, sans me demander qui tu étais vraiment. Si t’étais un chieur invétéré, un adorable casse-couilles ou mon équilibre parfait.

J’ai pas attendu, parce que je me suis dit, si j’attends c’est peut-être foutu. Puis faut dire que je n’ai pas eu le choix, parce que le cœur ne t’en laisse aucun, ou plutôt ne t’en laisse qu’un, quand il sent que quelque chose est bon pour lui.

Mais ce qu’il ignore, c’est qu’il y avait des signes avant-coureurs. Tout m’indiquait ta direction avant même qu’il sache, avant même qu’il me parle de toi. Alors le cœur, il peut bien se pavaner et faire le fier, c’est moi qui ai décidé de t’aimer, pas lui, et avec le recul, je me dis que même si j’avais attendu, j’en serais encore arrivé à la même conclusion.

J’ai bien fait de ne pas attendre, car à ce moment-là, tout était clair.

J’allais apprendre à te connaître, à respecter tes silences, à croire en des choses que seul ton regard sait dire, à me faire t’apprivoiser sans te dénaturer.

Pfff.. mais t’as pas idée de ce que ça représente ! si ?

C’est comme si j’avais marché des lunes et des lunes pour que tu arrives jusqu’à moi, comme si je m’étais reflétée dans un miroir pour que ton visage m’apparaisse, comme si j’avais pleuré des nuits entières pour que mes larmes s’apaisent, comme s’il fallait que ce soit toi, juste toi, que tu sois là à cet instant sur le hall de gare.

Souvent, quand je sais que nous avons planifié un weekend pour se voir, les jours qui précèdent me mettent dans un émoi euphorique. Parce que je sais que chaque minute qui passe me rapproche de toi.

Mais elles prennent leur temps ces garces, parce que moi, je suis terriblement pressée de te revoir, de briller à la lumière de ton sourire, de lire toutes ces histoires dans tes yeux, des plus sordides aux plus drôles, des plus douces aux plus dures.

Je suis pressée de coller mon ventre contre le tien, de nourrir ta peau de mes caresses fragiles, franches, ou sans retenue, de poser mes lèvres sur les tiennes pour des baisers tendres, puis affolés, jusqu’à les chauffer à blanc.

Je suis pressée de t’entendre rire, à en décourager, à en faire fuir la pluie. Je suis pressée, encore, de te contempler, de te vivre, en mesurant la chance d’avoir ton amour, et celle que tu me donnes de t’aimer, de toucher ton âme, de te faire l’amour, qu’il soit de Lanières ou de Dentelles.

Parce que rien n’est plus beau, plus fort, plus désarmant, plus subtil, plus vivant que de t’entendre me dire, que je t’ai manqué.

Et ça.. ça équivaut à un Je t’aime.

J’étais sûre que c’était toi.. Tu sais pourquoi ?

Quand je t’ai vu pour la première fois, j’ai eu le souffle coupé sans même savoir tout ce qui allait se passer. Beaucoup de coïncidences dans nos vies respectives, des complémentarités. On se ressemble beaucoup sur nos principes et nos valeurs et en même temps, il y a pas plus différents, je dirais même, il y a pas plus complémentaires que nous.

Avec toi, je suis bien, apaisée, confiante. Tu as réussi là où d’autres ont galéré et échoué. J’ai sans hésiter, donné ce que d’autres ont espéré et n’ont jamais réussi à avoir : mon corps, mon cœur, ma tête et mon âme. Et sache que nos moments à nous, sont mon bonheur à moi.

Je crois que j’ai pris ton train en marche, j’ai sauté dedans avec ce sac à dos remplit de mon présent : mon état mental, mes émotions, mes ressentis, visions, rêves, espoirs, mes pensées tordues, mes spéculations sur l’odeur de ta peau, le goût de ton corps, tes envies… puis j’ai aussi fait entrer ma valise, celle que je traine depuis bientôt un demi-siècle, avec des cauchemars, des regrets, des victoires, bref, le même genre de trucs que tu trimballes quoi, mais faut que je te dise, du moment où j’ai mis le pied dans ton « wagon-lit-restaurant-tendresse-humanité-sourire », j’ai mon cœur qui s’est calé sur le bruit de tes rails, ceux sur lesquels ta vie te conduit.

Je me suis sentie en phase avec ces lignes droites, ces aiguillages imprévus, ces tunnels assourdissants.. Et alors que je te regarde m’offrir tout ça, je me suis demandée si ce n’était pas toi qui avait pris mon train en marche. Ça me semblait tout aussi logique, parce que j’ai réalisé qu’on marchait tous les deux en boitant un peu, qu’on avait des cicatrices, qui, même si elles ne sont pas au même endroit, bourdonnaient sur la même fréquence.

On a ce regard encore un peu perdu, comme quand on sait qu’on est sur la bonne route. Et en cherchant encore un peu, j’ai réalisé que ce n’était ni l’un ni l’autre, ni moi dans le tien ni toi dans le mien, mais que nous sommes tous les deux sur le même quai, devant le même train, un train dont la destination ne nous est pas inconnue puisque c’est la nôtre, qui n’appartient qu’à nous, et dans lequel on est monté simplement en se tenant la main.

Je suis toujours partie d’une histoire en laissant la monnaie de tout ce que ça m’a coûté.

Une histoire ça coûte. Ça coûte du temps, de l’énergie. Ça coûte de l’amour qui se donne. Ça coûte beaucoup, parce que ça compte aussi.

Et quand l’histoire arrive au tournant d’un destin qui change de direction, je l’accepte. Mais je m’explique.

Je crois que j’ai autant de cœur que de couilles.

Carmen Plume Pérégrine

« Parce qu’aimer n’est pas un jeu, ça laisse des traces partout »

carmen plume pérégrine

Je sais aimer et je sais partir. J’ai autant de douceur que d’ardeur en moi. Je suis faite de tous mes extrêmes, dilués à l’excès qui finalement me rende si particulière.

Parce qu’aimer n’est pas un jeu, ça laisse des traces partout. Et même s’il y a une fin, se doit d’être digne.

Alors j’avoue et j’apprends. Je me tais sans fuir. Je ne me cache derrière rien. J’accepte les excuses, mais pas les impayés.

Dans une histoire, il faut que le cœur batte, et qu’il gagne toutes les paix. Parce que je sais qu’aimer a une saveur au-delà du risque. Parce que s’y risquer vraiment, peu osent.

Oui, aimer vraiment, coûte une forme de force, un certain cran. Il faut le mériter. Le vouloir plus fort que tout.

J’ai appris de toi, que le présent est un cadeau merveilleux, car lorsqu’il part, c’est pour toujours mais au moment de l’instant tu ne sais pas que c’est le dernier.

Je pense que l’on est très fort, et très proche. Suffisamment pour se dire que ce lien est indéfectible.

J’ai appris de toi, que je suis une femme délicieuse, rare et belle.

J’ai appris de toi, qu’il ne suffit pas de vouloir pour pouvoir. Car je suis sûre que tu me voulais, en fait. Et ça jamais j’en ai douté.

Pourtant j’ai eu à traverser des jours de silence, et je viens de comprendre que malgré tes faiblesses, tu es un homme de cœur et de raisons.

J’ai appris de toi qu’il y a des âmes connectées, et quelles n’ont besoin d’aucun rendez-vous particulier pour se retrouver.

Nous sommes de ceux-ci.

Alors… merci pour les rires, les osmoses, les regards à en mourir, les larmes d’amour et les orgasmes.

Merci pour tout ces jours heureux que tu m’as donné et même ces jours malheureux, ils m’ont sans aucun doute aidé à devenir meilleure.

Mais ne doute jamais de ta place dans mes pensées. Je t’y mets en première loge, avec accès illimité.

J’ai appris de toi la douceur d’une seconde. J’ai compris qu’avec le temps on oublie tout, sauf ce qu’on a ressenti ensemble sans rien dire.

Mais merci « 𝒎𝒐𝒏 𝒂𝒎𝒐𝒖𝒓 ! ».(Ça m’a toujours démangé de t’appeler ainsi.). Alors aujourd’hui, je me le permets !

Merci, de m’avoir montré ce que je voulais vivre, ce pourquoi j’étais faite, ce que je pouvais ressentir, et ce que je méritais.

Merci pour les mots, les étoiles dans les yeux, les papillons dans le ventre, les mains moites, et les frissons dans l’échine.

Tu auras tout touché en moi, même l’inaccessible.

J’aurai appris de toi, que l’amour ne meurt jamais, parce qu’il existera toujours entre nous.

Oui.. je sais que c’est secrètement délicat, clandestinement intimiste, généreusement profond.

Et c’est une forme de gratitude exprimée devant l’adversité, l’humilité devant l’amour, la résignation assumée, la réalité acceptée.

Et quant à l’avenir, l’avenir lui même nous le dira. Puisque aujourd’hui, je suis une pensée libérée.

Carmen Plume Pérégrine