C’est un constat que dressent de nombreuses associations de défense de l’environnement : les reptiles sont en déclin en Deux-Sèvres comme au niveau national. On observe notamment une très nette diminution des observations de vipère aspic au cours des vingt dernières années.

C’est pour lutter contre ce déclin que France Nature Environnement Nouvelle-Aquitaine (FNENA) a mis en place le Programme d’Actions RANA (Reptiles et Amphibiens de Nouvelle-Aquitaine).

Qu’est ce que ce programme ?

Ce projet régional « a pour objectif de coordonner les actions de connaissance et de conservation en faveur des amphibiens et reptiles en Nouvelle-Aquitaine. Le projet est porté par FNE NA et associe Cistude Nature, le Groupe Mammalogique et herpétologique du Limousin (GMHL), »
Poitou-Charentes Nature (PCN) et ses associations membres (Charente Nature, Nature Environnement 17, la Ligue pour la Protection des Oiseaux, Vienne Nature et Deux-Sèvres Nature Environnement) se mobilisent pour cette action.

Ce projet est financé par la Région Nouvelle-Aquitaine et la DREAL Nouvelle-Aquitaine. Différents partenaires associatifs et institutionnels sont également associés comme la LPO NA, le CEN NA, les CPIEs NA, l’Observatoire de la Faune Sauvage, la Société Herpétologique de France, le PNR du Marais Poitevin, etc.

Un appel à observations

Dans ce cadre, Deux-Sèvres Nature Environnement lance un appel à observations pour trois espèces typiques du paysage bocager, autrefois communes mais qui se raréfient de plus en plus dans le département : le Lézard à deux raies (Lacerta bilineata), l’Orvet fragile (Anguis fragilis) et la Vipère aspic (Vipera aspis) qui peuvent s’observer au bord des haies pour peu que l’on se déplace de manière discrète. Ces espèces sont fortement en déclin du fait de la destruction de leurs habitats :

Plus de 60 % des landes sont en mauvais état de conservation ;
50 % des zones humides ont disparu entre 1980 et 2010 ;
Entre 40 % et 80 % du paysage bocager français a disparu depuis 1960 selon les endroits ;
70 % du linéaire de haies a disparu en France (2 millions de km de haies au début du XXe siècle à 600 000 km aujourd’hui).


D’autres causes viennent intensifier ce déclin comme la diminution de leur nourriture (en diversité de micromammifères pour la vipère et en abondance d’insectes pour le Lézard à deux raies et l’Orvet), les collisions routières, ou encore les fauches rases printanières (notamment en bord de routes et chemins).

SOS Serpents

« Les reptiles ont une place importante dans leurs écosystèmes en tant que prédateurs (régulation des populations de micromammifères et d’insectes, ce qui permet la diminution des ravages aux cultures ainsi que des maladies/zoonoses comme Lyme) », rappellent les associations environnementales. « Ils sont aussi des proies pour certaines espèces comme le Circaète Jean-le-Blanc. Tous les reptiles, à l’instar des amphibiens, sont pour ces raisons protégés, il est donc interdit de les tuer. Si un serpent est retrouvé dans une habitation, le premier réflexe doit être de l’en faire sortir et en cas d’impossibilité, il est possible de contacter Deux-Sèvres Nature Environnement dans le cadre de son action SOS Serpents. »

Formation

Dans le cadre du projet RANA, une formation à la reconnaissance des amphibiens(grenouilles, crapauds, tritons et salamandres) est également organisée le vendredi 26 mai en soirée dans le secteur de Thénezay. Cette formation est gratuite et ouverte à tous, quel que soit le niveau initial de connaissances.
Informations et inscriptions auprès de Vincent Le Boullec (vincent.leboullec@dsne.org). 06 48 38 42 33


Photo couverture : Une vipère aspic. Photo Alexandre Boissinot.